Le jour du Souvenir : Comment vous souviendrez-vous?

Peu de temps après la fin de la guerre, beaucoup se sont demandé par quels moyens ils rappelleraient le souvenir des soldats tombés au champ d’honneur tout en rendant hommage à ceux qui étaient revenus. Compte tenu du grand nombre d’hommes qui ont servi sous les drapeaux, il était difficile de trouver une famille qui n’avait pas été touchée d’une manière ou d’une autre par la guerre. En plus de la multitude de cénotaphes, de statues et de monuments commémoratifs érigés pour ne pas oublier la guerre, trois traditions commémoratives importantes ont été créées il y a presque 100 ans et se sont poursuivies sans interruption depuis.

La première de ces traditions est l’observation du jour du Souvenir. Chaque année, le 11 novembre, les Canadiens et Canadiennes, comme tous les autres citoyens du Commonwealth britannique, tiennent des cérémonies commémoratives spéciales en l’honneur des anciens combattants et des hommes et femmes tués en temps de guerre. Cette tradition remonte à 1919, lorsque le roi George V a tenu à souligner le premier anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale. Ces cérémonies sont habituellement ponctuées de l’hymne national, de la récitation de l’Acte du Souvenir suivie d’un moment de silence et d’une version polyphonique du poème « Au Champ d’honneur ». À la cérémonie succèdent souvent des défilés de militaires actifs et d’anciens militaires. La cérémonie rend hommage à de nouveaux militaires à chaque nouvelle guerre à laquelle le Canada participe, et de nouveaux anciens combattants se joignent aux défilés.

Les Belges ont transmis, dès 1927, une autre tradition, moins connue, en l’honneur des soldats canadiens et du Commonwealth. Nombre des batailles les plus importantes de la Première Guerre mondiale ont eu lieu dans une région appelée le « saillant d’Ypres ». Des milliers de soldats y sont inhumés, mais des milliers d’autres, notamment 6 904 Canadiens, n’ont aucune sépulture connue. Le souvenir de ces hommes est évoqué à la Porte de Menin, dans la ville d’Ypres. La Porte a été choisie comme site commémoratif parce que la plupart de ceux qui ont combattu dans le saillant sont passés par la porte d’origine au cours de la guerre. Les noms des soldats sont gravés au ciseau dans la pierre en reconnaissance du sacrifice qu’ils ont consenti. Un autre geste de commémoration est bien ancré dans la tradition : chaque jour, à 20 h, deux clairons de la Last Post Association interprètent la Dernière Sonnerie. Cette pièce musicale jouée lors de funérailles militaires signifie que le soldat repose désormais. Les clairons utilisés à la Porte de Menin ont été donnés par un officier de l’Artillerie royale canadienne, 10e Batterie, qui a servi à Ypres pendant la deuxième bataille d’Ypres, en avril 1915. À l’exception de l’occupation allemande de la Belgique pendant la Seconde Guerre mondiale, période où la cérémonie a été tenue au cimetière militaire de Brookwood, en Angleterre, la Dernière Sonnerie a retenti sous la Porte de Menin chaque jour depuis l’inauguration du monument en 1927.

Enfin, l’une des formes de commémoration les plus connues issues de la Première Guerre mondiale est le coquelicot. Inspirée par l’émouvant poème « Au Champ d’honneur » du médecin militaire et lieutenant-colonel canadien John McCrae, une enseignante américaine, Moina Micheal, a lancé une campagne pour commémorer les soldats tombés au combat par le port de coquelicots de soie le jour du Souvenir. Une veuve française, Anne Guérin, et elle ont mis sur pied des ateliers dans lesquels des veuves de guerre françaises fabriquaient des coquelicots pour les vendre afin de soutenir les veuves. Le général britannique Haig, fondateur de la Légion britannique, a été touché par cet hommage et l’a adopté comme symbole sacré du Souvenir des anciens combattants en 1921. La même année, la Great War Veterans’ Association of Canada (l’association des anciens combattants canadiens de la Grande Guerre), qui allait devenir la Légion royale canadienne, a adopté le coquelicot à son tour. La première campagne canadienne du coquelicot a commencé dès le mois de novembre suivant.

Au cours des mois qui ont suivi le lancement de la campagne du coquelicot, des Canadiens et Canadiennes ont commencé à trouver curieux d’acheter des coquelicots fabriqués en France pour venir en aide à des veuves françaises. Bon nombre d’entre eux estimaient que les fonds de la campagne du coquelicot devaient aider les anciens combattants canadiens et leurs familles. C’est dans ce contexte que, en 1922, le ministère du Rétablissement civil des soldats a organisé des ateliers d’artisanat des anciens combattants à Montréal et à Toronto. Là, d’anciens combattants handicapés ont commencé à fabriquer les coquelicots pour chaque campagne canadienne du coquelicot, y gagnant un modeste salaire destiné à les soutenir, eux et leurs familles. Cette pratique s’est poursuivie jusqu’en 1996, année où la fabrication des coquelicots a été cédée à un entrepreneur privé. Malgré ce changement, l’argent versé dans les campagnes annuelles du coquelicot continue de soutenir les anciens combattants partout au Canada, sur la lancée d’une magnifique tradition presque centenaire.

Pour de l'information supplémentaire sur le jour du Souvenir, la commémoration après la Première et la Second Guerre mondiale, ou pour trouver un cénotaphe près de votre ville, visitez notre section Histoire.

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