Le 11 novembre et LA CAMPAGNE DES « CENT JOURS »

Les victoires du Corps canadien dans les batailles comme celle de la crête de Vimy, de la côte 70 et de Passchendaele ont valu sa réputation de force offensive d’élite dans les troupes du Corps expéditionnaire britannique. Ce sont donc les Canadiens, avec le Corps d’armée australien, une autre force d’élite du Commonwealth, qui seraient le fer de lance de la dernière offensive britannique connue sous le nom de campagne des « Cent jours ». Si les Canadiens ont mené rondement l’offensive sur le front Ouest, les Américains, les Français, les citoyens du Commonwealth britannique, les Belges et des soldats de plusieurs nationalités ont combattu à leurs côtés et attaqué l’armée allemande au bord de l’effondrement.

La campagne des Cent jours a commencé avec la bataille d’Amiens le 8 août 1918. C’est au cours de cette bataille que les Canadiens ont réussi à percer les lignes allemandes et à mener avec succès une attaque massive à l’est de la ville. En réalité, le territoire conquis (8,5 km sur 13 km de front) ce jour-là n’était pas seulement le gain le plus important de n’importe quel corps militaire, mais aussi, sans conteste, la plus grande percée réalisée par une formation militaire alliée en une seule journée durant la Première Guerre mondiale. La victoire à Amiens a permis d’enfin briser l’impasse des tranchées sur le front Ouest, qui perdurait.

Pressentant la vulnérabilité des Allemands, le haut commandement britannique a déplacé les troupes canadiennes au nord afin qu’elles donnent l’assaut à la ligne Hindenburg, un dense système de défense protégé par de solides fortifications autour du nœud ferroviaire de Cambrai. L’offensive lancée contre la ligne Hindenburg nécessitait plusieurs attaques planifiées pour percer les défenses allemandes avant d’enfoncer à l’arrière de la ligne. Le maréchal Ferdinand Foch, alors commandant en chef des forces alliées, dites de l’Entente, a alors déclaré que les Canadiens étaient « le bélier avec lequel nous anéantirons la dernière ligne de défense de l’armée allemande ».

Les troupes canadiennes ont lancé une série d’attaques parmi les plus sanglantes de cette guerre, dont la première a eu lieu le 26 août. Ces attaques étaient destinées à enfoncer les défenses allemandes à la ligne Drocourt-Quéant (ligne D-Q), réputée être un puissant réseau de barbelés. Les Canadiens ont réussi à prendre d’assaut cette position stratégique de la ligne Hindenburg au prix de la mort de 6 662 compatriotes. Ils n’ont pu reprendre leur souffle bien longtemps, car, déjà, ils devaient affronter un obstacle important : la position défensive du canal du Nord. Le canal et les hauteurs du bois de Bourlon étaient des positions de défense stratégiques de Cambrai. Pour conquérir Cambrai, il fallait traverser le canal et s’emparer de la colline boisée surplombant les rives du canal. Le 27 septembre, les Canadiens ont donné l’attaque sur une portion sèche du canal, pris le bois de Bourlon et encerclé la ville de Cambrai. Devant l’enfoncement de leurs défenses, les Allemands ont dû battre en retraite. Le 10 octobre, c’est dans une ville abandonnée que les unités canadiennes ont fait leur entrée. Cet important nœud ferroviaire était à présent entre les mains des Alliés. La bataille du canal du Nord a été l’une des attaques les plus meurtrières, coûtant la vie à 13 600 Canadiens. La ville de Cambrai a cependant été prise, ce qui a forcé la retraite massive des Allemands de la ligne Hindenburg.

En fait, les Allemands ont battu totalement en retraite. Les Canadiens et le reste des forces de l’Entente pressaient de toutes parts. Le 2 novembre, les Canadiens se sont emparés de Valenciennes et, le 11 novembre, peu avant l’annonce de l’armistice, ont pris possession de la ville de Mons.

Bien qu’il ait assurément joué un rôle déterminant dans la lutte pour la victoire sur le front occidental, le Corps canadien a subi des pertes énormes. La campagne des Cent jours a entraîné la disparition de 46 000 membres du Corps canadien, au rythme effarant de près de 460 victimes par jour. Pour mieux saisir l’ampleur du funeste bilan, rappelons que le Corps canadien a subi le huitième des pertes du Corps expéditionnaire britannique au cours de la campagne, alors que ses effectifs ne représentaient que le quinzième de ceux du Corps britannique. Si le Canada a acquis la gloire lors de la campagne des Cent jours, il a également versé un lourd tribut de sang.

Image à la Une : Crédit : Bibliothèque et archives Canada /

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